• Beaucoup de gens ont ce que l'on peut décider d'appeler une fascination malsaine envers les êtres psychologiquement instables. Les dérangés, tueurs de sang-froid, les psychopathes, sociopathes, qui forment de très bons tueurs en série.

    Je ne fais pas là une critique, car je suis le premier à m'intéresser à ce genre de comportement et de maladies... Le premier, sans-doute, à y voir un énorme potentiel - littérairement parlant -.

    Le fait est que ce sont des êtres qui intriguent et qui, d'une certaine façon, on le courage de tout simplement ignorer la loi et de vouer leur vie au chaos. J'ai conscience que je décris ici une forme particulièrement précise de détraqués - les pire, sans-doute -.

    On sait, en effet, qu'il s'agit souvent de maladies, de séquelles introverties qui font exploser une fragilité innée. Si je me le permets, je peux par exemple prendre l'exemple - dans mes personnages -, de Virginia Bloom.

    Elle est, pour la petite histoire, l'incarnation de toute la haine, les peurs, les folies, les écarts de conduite de Steven. Tout ce que ce dernier ne s'autorisait pas, tout ce qu'il censurait, s'est retrouvé enchaîné dans un recoin de son âme et a fini par se personnifier une fois libéré de ses entraves. Incarner le Rejet absolu de l'être qui vous a donné vie, est, je crois, parmi les expériences les plus traumatisantes. Sans oublier qu'elle est, à l'origine, constituée de sentiments et de pensées instables... Un cocktail détonant, qui remplit toutes les attentes dès sa première apparition. Même si elle devient un personnage de plus en plus constant et stable au fil de son existence, elle reste fragile et désinhibée.

    Comme vous pouvez donc le voir, je ne suis pas en reste sur les personnages dérangés. On évoquera - surtout pour que vous puissiez dire plus tard : ''Je le connais'', plutôt que pour faire appel à des références - Alquomaura, obsédé par l'immortalité et surtout la nécromancie ; Sayéhin, obsédé par l'immortalité et la puissance, et dont le but ultime est d'avoir la puissance suffisante pour détruire l'Univers ; Ester Paradis - oui, sans 'h' -, dont l'unique but est de se venger de tous les gens qui lui ont fait du mal de la manière la plus inventive possible ; Vipérine Dactilia Van Ardemnn, une jeune femme obsédée par les mèches de cheveux de ses victimes essentiellement féminines qu'elles transforme en salsifis avec ses deux sabres ; Scy, qui est un peu le prédécesseur de Virginia ; Daniel W. Smith, qui s'est débarrassé de sa femme et de sa fille, mais bon, il n'est pas vraiment humain donc je crois que cela l'aide ; et je pourrais continuer la liste en fouillant dans ma bibliothèque personnelle parce que j'ai certainement du oublier les meilleurs - et aussi parce qu'au niveau spoilers, nous sommes limite limite -.

    Pourtant, cette semaine, un nouveau personnage a décidé de s'imposer à moi, sans me donner le temps d'y réfléchir. Il est cependant l'occasion d'essayer d'aller encore plus loin que cette lignée de fous qui peuplent déjà mes écrits. De rendre l'être encore plus inhumain, plus détaché, plus monstrueux.

    Je ne cache pas que le fait d'avoir récemment vu Le Point culture sur les tueurs en série de LinksTheSun récemment m'aura très possiblement inspiré...

    Alors, je vous laisse faire connaissance avec la petite nouvelle. Même si pour l'instant son histoire relève plus du néant que d'autre chose, j'espère que ce simple texte vous fera réfléchir ou vous évoquera quelque chose. J'ai essayé d'aller loin, oui, tout en contrebalançant l'horreur par le regard presque universel de l'autre personnage.

    Mais bon, les analyses littéraires, je vous les laisse...

    Sur ce, Belle Lune,

    Et Bonne Lecture,

     

    Aikara

                 ‘‘Et vous, qu’est-ce qui vous amène parmi nous ?’’ demanda-t-il sans détour. Cette stupide manie de vouloir tout savoir lui coûterait sans doute la vie. Elle décida cependant de ne rien lui cacher. Cela représentait même, pour elle, une certaine fierté.
               Elle dégaina, comme sorti d’un chapeau magique, un air malsain flanqué d’un sourire de dérangée. Un sourire qui lui correspondait à merveille, au fond. Cela vint cependant perturber ce visage qui s’habillait d’ordinaire avec une excessive froideur et une impassibilité maladive.

               ‘‘Oh, rien de bien exceptionnel, vous savez… J’ai… tué mes parents…’’
               La conclusion de sa phrase était tombée dans un soupir rêveur. L’idée qu’elle pouvait être à ce point détachée d’un acte de cette gravité faisait pâlir l’homme. Il lui semblait même qu’elle évoquait la chose à la manière d’un bon souvenir.
               Il rajusta ses ridicules lunettes rondes sur son nez, à la manière d’un vieux professeur. Tout son langage corporel trahissait ses pensées réprobatrices, à commencer par la grimace qui était apparue sur son visage. Pour ne pas paraître davantage troublé, il adopta un ton monocorde.
               ‘‘Un classique, en soi…’’
               Cette remarque lui arracha inconsciemment une moue vexée. Cela l’irritait quelque peu de voir son génie réduit à une simple statistique. D’autant qu’il s’agissait d’un homme dépourvu de quelque intérêt que ce soit qui se permettait une telle remarque. Elle, elle ne faisait pas partie de ces enfants paumés. Ceux qui avaient accidentellement poignardé leurs parents pour se libérer du joug de tyrans irresponsables. Exécuter correctement quelqu’un relevait de l’art. Chez elle, tout cela était inné, comme si elle avait une destinée, comme si elle était envoyée par le démon… ou bien par le divin ?
               ‘‘Il y avait deux autres enfants, aussi…’’ ajouta-t-elle.
               Le type hésita un instant et fit un pas hors de la cadence qui dirigeait la marche. Mais, comme elle ne broncha pas, avançant toujours au même rythme, il fut contraint de la rattraper rapidement pour ne pas la perdre de vue. Quand elle vit que cela ne l’avait pas achevé, elle abattit sa dernière carte.
              ‘‘Et… je les ai mangés…’’
             Il s’arrêta net. Un frisson de dégoût parcourut son échine. Elle continua à marcher sereinement. Puis, elle fut soudain secouée de spasmes. Un rire atroce, d’une monstruosité et d’un sadisme sans pareils, s’éleva dans l’air comme un écho à l’horreur. Elle aimait beaucoup le cannibalisme. Au-delà des plats raffinés, il faisait toujours son petit effet.
               Elle continua à progresser dans l’ombre, ne faisant plus acte de présence que par ce rire malsain. Le paysage finit alors par ne plus être qu’une brume marécageuse, bercée par une dérangeante tonalité féminine. Lui ne se sentait désormais plus tout à fait le même. C’était comme si elle lui avait arraché une partie de son âme et s’enfuyait avec dans le brouillard.


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  •  Aujourd'hui, j'ai croisé un Guitariste, un Rêveur... un homme Libre, en somme...
    J'irai même jusqu'à croire que cette rencontre n'a rien d'anodin.
    Mais ce que j'en retiens surtout... c'est ce qu'il m'a appris.

    Deux vies ne signifient pas deux fois plus d'emmerdes... elles veulent dire deux fois plus de bonheur.

    Parce que les problèmes, au fond, ne représente rien.
    Alors, j'ai juste envie de dire... Eh bien...
    Merci.

    C'est tout.
    Si je cherchais à en rajouter, je prendrais le risque que les choses sonnent faux, alors je me contente de te dédier le texte qui suit, Maxime. De vous le dédier, à toi et à la jolie blonde.

    Merci pour tout.

     

     Rêve ta vie - Maxime Hodier

     

    Rêve ta vie…

                ‘‘J’aimerais beaucoup croire que c’est une tragédie… mais dans une tragédie, les héros meurent à la fin…’’

                Il regardait l’horizon, les yeux à peine cachés du soleil sous un léger chapeau. Sa guitare nonchalamment posée sur son épaule, il emplissait ses poumons d’air pur. Il profitait de cet écho, dans sa tête. Une mélodie créée de toutes pièces par son âme, sa prochaine composition sans-doute. Elle résonnait et emplissait l’immensité du ciel bleu, courait à travers champ tel un ruisseau parcourant les montagnes.
                Un souffle de vent fit frémir les champs de blé en contrebas, mais le chapeau sombre, lui, ne bougea pas. Les cheveux blonds de la jeune femme virevoltèrent un instant, comme si la musique jouait avec. Elle tentait de saisir l’endroit où le regard de son ami se posait, mais il semblait aller aussi loin que l’infini. Alors ses yeux se posèrent sur l’homme qui avait l’air de s’imprégner de l’immensité. Elle se figea un instant et fit de même en inspirant profondément et en fermant ses paupières.

                Une fois cela fait, elle revint à elle. En expirant, elle ne put s’empêcher de demander. ‘‘Et maintenant ? Où est-ce qu’on va ?’’
                Il laissa glisser un doigt sur sa barbe, pensif, avant de le pointer sur l’horizon qui les invitait. ‘‘On va tout droit.’’
                Soudain, la mélodie s’accéléra, sans cesser d’être douce, comme une invitation au voyage. Il fit un pas le premier, et elle le regarda avancer avant de faire le second en chœur avec lui. Ils glissèrent peu à peu dans le champ de blé. Puis leur trace au milieu des épis se dissipa peu à peu, tout comme la musique qui les accompagnait.
                Lui, on l’appellerait désormais le Guitariste… Elle ? On aurait pu la surnommer la Pianiste, mais c’est un peu plus difficile de porter un piano sur son dos. Alors, les gens la surnommeraient simplement la Voyageuse, sans se douter, je crois, de tout ce qu’elle pouvait être. Ils continueraient leur voyage sans fin à travers les âges et à travers les mondes, à travers les rêves. Ils continueraient à sauver les gens et leurs espoirs.
                Aucun d’eux ne se retourna. Mais j’aime encore à croire que les choses étaient écrites ainsi. Un adieu est encore plus beau lorsqu’il n’est pas regretté. Il est resplendissant lorsqu’il n’est qu’un au revoir. Et cette mélodie me murmurait que tout ne faisait que commencer.
                Alors, en les regardant partir, je me souvins de ces derniers mots : ‘‘Rêve ta vie.’’
                J’avais réussi à créer la chose qu’il me manquait, un nouvel Espoir. Et grâce à celui-ci, un fantôme aux yeux bleus et aux cheveux de jais habillé d’un sourire un peu fou mit une main sur mon épaule pour faire fuir la tristesse de les voir s’envoler.

                J’aurais peut-être voulu les garder un peu plus longtemps près de moi, mais comme me le murmura Virginia à cet instant, de si beaux oiseaux ne sont pas faits pour vivre en cage.


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  • Voilà un petit texte absolument imparfait que je reverrai certainement cent fois à l'avenir, et notamment pour le terminer, mais je trouvais cela amusant de le laisser choir à cet endroit, qui est presque une fin en soi.

    Et puis, je ne vous mentirai pas, je n'ai pas encore eu le temps de le terminer, et surtout, pas l'inspiration suffisante. Je préfère alors ne rien forcer pour éviter que les choses ne soient plus brouillon qu'elles ne le sont déjà.

    Je dois également avouer que ce n'était pas le texte initialement prévu pour cette nouvelle sortie, mais comme cela fait cinq semaines que je cherche à gratter du temps pour finir ce dernier ; qui, lui, nécessite absolument que je le termine et que je le retravaille avant d'être posté (et si vous vous demandez pourquoi, c'est juste parce que j'en ai envie)...

    J'ai décidé d'employer mon temps libre de cette semaine à un nouveau texte pour ne pas avoir autant d'exigences que celle que je développe à mesure qu'un projet s'éternise.

    Je vous présente donc un texte plus léger et futile mais non moins fondamental dans cet univers qui est le mien, entre-autres parce que c'est le premier que je publie évoquant Virginia Bloom, qui est, ne nous mentons pas, le Personnage le plus important.

    J'avais également l'intention de poser un spoiler warning sur ce texte, mais il s'est avéré que les parties les plus révélatrices n'étaient pas encore écrites, alors je réserve cela pour les prochaines publications.

    Sur ce, Belle Lune,

    Et Bonne Lecture.

     

    Rendre visite à son Ennemi

     

                   « Nous espérons que vous aurez apprécié la visite, mademoiselle Bloom… »

                Une rage démoniaque mordit le cœur de la jeune femme lorsqu’elle entendit cette phrase, retentissant dans l’enceinte de verre qui formait l’entrée du bâtiment d’une architecture lisse et d’un blanc médicalement inhospitalier, à l’image des plus grands laboratoires pharmaceutiques de ce monde.

                Tous ces monstres, à commencer par le directeur marketing si fier qui se tenait à ses côtés, étaient à portée de main. Insouciants, fiers et transpirant cette illusion qu’ils étaient invulnérables. Si elle avait seulement pu en décomposer rien qu'un en poussière pour que tous perdent cet air ahuri.

                Elle bouillait de déchaîner sur eux les foudres d’une colère inhumaine, pour montrer à ces types casés dans leurs laboratoires d’étude, se prenant pour Dieu avec leurs principes de résurrection, ce qu’était une véritable colère divine.

                De plus, cela faisait un moment que Virginia n’avait massacré personne ; trop longtemps, en fait. Les pulsions que son corps lui faisait souvent ressentir n’étaient jamais de l’ordre du rationnel, et elle ne donnait jamais dans le détail, sauf pour les découpes. Les derniers mois n’avaient pas étés consacrés à la détente ou à la catalyse de ces accès de violence, mais seulement à la traque. Désormais, elle avait une occasion en diamant de justifier ses actes sanglants, du moins c’est ce que répétait dans sa tête le diable qu’elle était. Peu importait comment, il fallait qu’elle tue.

                La personne qu’elle avait face à elle était peut-être un des piliers de la Compagnie, au moins un de leurs pions les mieux placés, sinon à quoi bon en faire une tête d’affiche. Un responsable de la Compagnie, donc un responsable du complot. Pas n’importe quel complot, mais Le Complot. Celui qui l’utilisait, elle, et tous ses efforts, tous ses calculs, ses actions parfaites qu’elle passait des journées entières à planifier et à coordonner. Et qui en plus s’en servait dans l’unique but de créer une armée pour détruire tout ce qui lui tenait à cœur.

                Son cœur qui battait si rapidement qu’un simple mortel n’y aurait pas survécu, échauffant le sang dans ses veines. Sa main crispée se préparait déjà au meurtre quand une autre voix que la sienne retentit dans son esprit. Elle fut mentalement jetée au sol en reprenant ses esprits. Sa tension chuta brusquement et son corps vacilla d’un mouvement presque imperceptible, mais douloureux.

                Elle avait manqué le faire. Elle avait presque réduit un laboratoire en cendres.


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  • Alors quoi ? Six mois d'absence. Il me semblait bien avoir prévenu, même si j'ai espéré au fond de moi que cela n'arrive pas.

    Le moins drôle ? Je n'avais absolument aucune raison... Soyons clairs entre nous, j'ai bel et bien eu une période difficile et c'est ainsi que j'ai décroché. En effet, depuis quelques années je fais plutôt les choses à l'envers et je m'arrête d'écrire quand je suis mal, tandis que c'est le moment où je devrais raconter le plus de choses.

    Soit, mais une fois passé ce cap, j'aurais du me remettre au travail.

    J'aurais du, oui. Si personne ne m'avait enfoncé, s'il n'y avait pas eu d'épreuves à la fin de l'année, si je m'étais accordé plus de temps, si je n'avais pas été assez idiot pour faire tout autre chose lorsque j'en disposais. Et enfin, si j'avais pris sur moi de me remettre à écrire avant de perdre complètement le fil des événements comme cela s'est finalement produit.

    Mais, entre-nous, cela ne m'empêchera jamais de me relancer une énième fois dans cet Autre Monde, de reprendre mes anciens écrits en constatant qu'avec tout le temps qui s'est écoulé, ils ont mûri encore plus que je ne l'ai fait. Il est également temps de constater que de nouvelles idées ont fleurit. Je sais que les personnes qui ont le même problème que moi comprendront, la créativité est dévorante et lorsqu'il vous est donné d'en posséder plus qu'un soupçon, votre esprit s'emballe trop vite pour pouvoir rendre compte de tout ce que vous créez.

    Malgré tout ce qu'il a pu se passer ainsi, mon esprit n'en est donc pas épuisé et je détache à nouveau les voiles, prêt à continuer le voyage.

    Pour me faire pardonner, et surtout parce que c'est mon dernier texte en date, ce qui nous permettra de rester dans l'actualité, je fais suivre un extrait de ''No Limits''.

    À cette heure, je n'ai qu'à peine entamé le premier tome de ce qui pourra éventuellement se transformer en une saga dont les tomes 2 et 3 commencent à fleurir dans mon esprit. Encore faudra-t-il que je trouve la motivation de les achever et qu'ils plaisent au moins à une autre personne.

    L'extrait qui suit n'est ni un début ni une fin de quoi que ce soit. C'est un morceau d'histoire prise en plein cœur d'un chapitre pour deux bonnes raisons : ce qui précède est encore manuscrit, et ce qui suit n'est pas encore écrit.

    J'ai clairement l'intention de me pencher dessus dès que possible car je suis très enjoué à l'idée de raconter cette histoire, mais pour le moment il faudra se contenter de cela.

    Sur ce, Belle Lune à vous, et surtout,

    Bonne Lecture.

     

     No Limits

     

    Alors que les mouvements autour de moi s’accéléraient à chaque instant, je rattrapai le groupe en quelques pas. Je continuai et me glissait sans préoccupation dans la masse compacte formée par les jeunes sbires de l’Agent Smith. Je me frayai plus ou moins aisément un chemin parmi la quinzaine de corps immobiles, en prenant soin d’en dévier le plus possible loin de leur point d’équilibre, histoire de mettre un peu la pagaille un fois le temps reparti. En dépassant Smith, je me retins de le pousser lui aussi : il portait Morgane dans ses bras d’une manière nonchalante. Je pense que l’expression de dégout perceptible sur son visage n’était que le fruit de mon imagination divaguant sur le fait que le vrai Agent Smith haïssait les humains et tout ce qui s’y rapportait.

    Je tendis délicatement mes bras sous le corps mince de la demoiselle rousse et le soulevai. La prise me parut incroyablement légère malgré que je m’y attende en portant ce petit corps. Une fois dégagé des bras du blond aux lunettes de soleil, je réarrangeai le corps dans mes bras pour pouvoir le porter sans risques. Puis, je me fis immobile. Morgane respirait calmement, je voyais sa poitrine se soulever au rythme de ses inspirations et sentais les volutes d’air s’échapper d’entre ses lèvres à chaque expiration. Elle ne subissait donc pas les aléas du temps, ce qui traduisait le fait qu’elle avait déjà vécu une rupture temporelle et prouvait un certain intérêt pour le No, même si cela ne devait pas être la seule raison.

    Je mis un instant avant de savoir quoi faire, avant de me rappeler que cette partie se composait uniquement d’improvisation. Et rapide si elle pouvait l’être, car l’inertie du temps se faisait de plus en plus insistante.

    Je pris une profonde inspiration, serrai mes prises sur le corps de Morgane pour ne pas la perdre, et me reculai, face au bâtiment le plus proche, jusqu’à ce que mon talon fleureta avec la fin du trottoir. Je fis un pas, le plus grand possible, pour me donner de l’élan, puis un deuxième, avant de pousser de toutes mes forces sur mon pied d’appui.

    Je fermai les yeux et vis la gravité changer de sens. Elle ne se trouva plus sous moi mais face à moi. Alors mon corps fut entrainé vers l’avant, mais je m’étais donné une impulsion suffisante pour basculer vers l’arrière, ce qui fit que je me retrouvai parfaitement debout sur le mur, parallèle au sol. Je rouvris les yeux et courus toute la hauteur du bâtiment pour me retrouver en haut. Une fois là, je mis un pied dans le vide, et renvoyai la gravité dans son état originel, ce qui me fit terminer ma course sur le toit comme si j’avais marché tout droit pour y arriver.

    De là, plus de platanes pour gâcher la vue, je pouvais contempler presque tous les anciens toits de la ville. Je fus tenté de me lancer dans un parcours à travers les dessus de Nîmes pour rejoindre le No, dont je pouvais apercevoir l’entrée. Mais je me ravisai assez rapidement : nous avions un plan.

    Je me penchai sur Morgane et déposai non sans plaisir un baiser sur ses lèvres, tout en tentant de le faire aussi léger qu’une plume pour ne pas me rendre plus intrusif que nécessaire. Sa bouche était encore couverte de chloroforme, que le sort du baiser m’obligea à avaler pour remédier à son sommeil. Cela m’apprendrait à ne pas profiter de la situation à l’avenir.

    Je lâchai Morgane d’un bras et elle tomba maladroitement sur ses jambes, toujours retenue par mon autre bras. Je tournai la tête en me couvrant la bouche et me mis à tousser. Ma gorge n’appréciait visiblement pas le chloroforme. Il ne sembla cependant pas avoir plus d’effet sur moi qu’un léger instant où je vis le ciel tourner autour de moi.

    Quand mon regard se posa à nouveau sur la petite demoiselle rousse, après une mémorable quinte de toux, ses yeux me semblèrent troublés. Elle ne fit cependant aucune remarque, ce qui m’intima le sentiment qu’elle n’était pas sûre de ce qui venait de se passer. Je lui souris comme si de rien n’était le temps de dégainer une réplique.

    « Désolé pour le retard, princesse, mais c’était plus sérieux que je ne le pensais. »


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  • Un long poème, presque trop long nous saurons dire ; écrit d'un seul jet, en quelques heures, et qui aura sans-doute besoin de retouches à l'avenir. Mais pour l'instant, la maladresse de ces vers, je la savoure avec amour et à chaque relecture je pense encore et toujours à Elle...
    Et cette fois, même si mes qualités s'approchent plus du touristique que du photographie, c'est moi qui ai pris le cliché...

     

    Mes Libertés - Théodore Wolf
    Mes Libertés - Théodore Wolf

     

    Comme une plume,
    J’ai peur que tu t’échappes.
    Comme une plume,
    Il faut que je t’attrape.

    Comme une plume,
    Un doux rêve, un songe.
    Comme une plume,
    Un sentiment qui me ronge.

    Comme une plume,
    Je te regarde voler doucement.
    Comme une plume,
    Je veux rester ton amant.

    Comme une plume,
    Ton parfum s’évapore.
    Comme une plume,
    Je me condamne à mort.

    Comme une plume,
    Je suis perdu sur le fil.
    Comme une plume,
    Pour garder mon idylle.

    Comme une plume,
    Je te saisirai tendrement.
    Comme une plume,
    Je collectionnerai nos instants.

    Comme une plume,
    Je me glisserai contre toi.
    Comme une plume,
    Je te ferais glisser sous mes doigts.

    Comme une plume,
    Tu sais prendre le vent.
    Comme une plume,
    Tu fais vibrer mes sentiments.

    Comme une plume,
    Tu restes libre.
    Comme une plume,
    Tu me rends ivre.

    Comme une plume,
    Tu t’es posé sur mon cœur.
    Comme une plume,
    Tu as volé mes douleurs.

    Comme une plume,
    Tu virevolte sans soucis.
    Comme une plume,
    Ô combien je te dois la vie.

    Comme une plume,
    Je ne sais pas quoi te dire.
    Comme une plume,
    Je saurais me laisser mourir.

    Comme une plume,
    Tu es mon éclat de saphir.
    Comme une plume,
    Ma douceur, mon sourire.

    Comme une plume,
    Tu es dans toutes mes pensées.
    Comme une plume,
    Tu saurais m’échapper.

    Comme une plume,
    Au creux de ta main.
    Comme une plume,
    Je serai toujours là demain.

    Comme une plume,
    J’aurai peur que l’on s’éloigne.
    Comme une plume,
    Ta présence m’empoigne.

    Comme une plume,
    Je suis une contradiction.
    Comme une plume,
    Tu es mon obsession.

    Comme deux plumes,
    Nous nous sommes délaissés.
    Comme deux plumes,
    Nous nous sommes retrouvés.

    Comme une plume,
    À toi je reste dévoué.
    Comme une plume,
    Tu es ma Liberté.

    Comme deux plumes,
    Nous sommes des êtres frivoles.
    Comme deux plumes,
    Nos amours s’envolent.

     Et j’ai si peu de mots pour te dire,
     Ce si grand bonheur dont tu me fais souffrir.

     

    Théodore Wolf,
    Pour Elle,
    Le 22 Février 2015


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